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L’histoire de la grotte de Saint-Malo

Le 5 novembre 1895, l’abbé Abel Noret, originaire de France, arrive à St-Malo comme curé et apporte dans sa nouvelle paroisse la grande dévotion mariale de son pays, Notre Dame de Lourdes.

Peu de temps après son arrivée, explorant le domaine paroissial, un site attire son attention, l’endroit de la « Grotte ». La petite rivière, la colline boisée, tout le charmait et lui rappelait la Grotte de Lourdes en France, où la Ste Vierge était apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Il prit la résolution d’y ériger une grotte afin de l’honorer là aussi sous le vocable de Notre Dame de Lourdes.

Dès le mois de juillet 1896, l’abbé Noret met son projet en branle. Avec l’aide bénévole de quelques paroissiens, il nettoie l’endroit, comble les trous et construit une petit chapelle au bas de la côte sud de la rivière.

Mais comment relier la grotte et l’église? Les deux sanctuaires sont séparés par un bois épais. Le plan auquel on a recours est assez original. Le curé se rend à la grotte avec un groupe d’hommes. Puis, guidés par le son de la cloche de l’église, ces vaillants bûcherons taillent un chemin à travers le bois. Depuis la construction de la route 59, ce sentier est devenu désert mai existe toujours.

Vient ensuite le 8 septembre 1896, jour tant attendu du premier pèlerinage. En cette fête de la Nativité de Marie, la petite procession quitte l’église paroissiale et se dirige vers la grotte à travers le bois pour l’inauguration de sanctuaire. Damase Malo ouvre la marche avec la statue de la vierge. La foule chante et récite le chapelet.

L’abbé Noret songea bientôt à plus grand. Dès 1902 la petite chapelle est remplacée par une grotte en pierres des champs. C’est ici qu’on rapporte un fait curieux : hasard au dire des sceptiques, merveille au dire des autres, mais qui vaut la peine d’être rapporté. L’abbé Noret travaille avec David Morin et Léger Lambert. Ayant terminé le rocher et la niche de la Madone, il ne leur reste plus que la voûte de la grande niche. Les pierres abondent en cet endroit et vient vite, on en trouve une qui ferait très bien l’affaire. Mais, il faut la descendre…

La pierre est lourde; la pente est abrupte. « Si nous la roulons », dit l’abbé Noret, « elle va tout casser, rocher et niche. Que faire. Risquons, envoyons-la. » On pousse la pierre, et à la grande joie et surprise des ouvriers, au lieu de rouler jusqu’en bas, elle s’arrête à l’endroit désiré où elle se trouve encore aujourd’hui. On ne l’a pas bougé d’un pouce.

Ce coup de maître est attribué à la main invisible de la Vierge de Lourdes désireuse de se faire honorer en ce lieu.

Pour commémorer le cinquantième anniversaire des apparitions de Lourdes, on décide en 1904, d’ajouter à la grotte un autre trait de ressemblance au sanctuaire de France. On construit donc une chapelle dominant la grotte, face aux sièges réservés aux fidèles entre la grotte et la rivière. Cette chapelle est bénie solennellement par Mgr. Langevin, Archevêque de St-Boniface, qui le 28 juillet 1906, préside au pèlerinage devant une foule nombreuse. Peu à peu, les fidèles des autre paroisses se joignent à ceux de st-Malo et accroissent le nombre des pèlerins. En 1939 environ 7000 pèlerins visitèrent la grotte lors de ce jour annuel de prière.

L’abbé Arthur Benoit, plus tard Mrg. Benoit, curé de St-Malo de 1936 à 1941 fait beaucoup pour améliorer la grotte. Dès son arrivée, il construit des kiosques pour l’usage des visiteurs. En 1939, l’abri de l’autel est remplacé par une voute beaucoup plus considérable. Malheureusement, celle-ci masque la jolie chapelle de 1904 ainsi que la vue magnifique sur la petite vallée qui s’étend plus bas. L’esthétique céda la place au pratique.

Les chemins de descente à la grotte sont tracés à cette époque. La rivière est détournée pour permettre d’agrandir l’espace réservé aux bancs des fidèles et des bouilloires d’engins à vapeur barrent la rivière afin d’y maintenir le niveau de l’eau devant la grotte. La crue des eaux au printemps donnait une magnifique chute miniature, mais à la saison sèche, les bouilloires apparaissent dans toute leur laideur. Après quelques années on les enleva.

La petite chapelle prit aussi de l’âge avec les années et une restauration s’avéra nécessaire. La restauration lui a donné un aspect beaucoup plus simple. Elle perdit ses clochetons et la niche de la façade.

En pénétrant à l’intérieur de la chapelle, on remarque sur les murs du sanctuaire des ex-votos placés là par des bénéficiaires désirant proclamer leur reconnaissance à Notre Dame de Lourdes pour des faveurs obtenues. Aussi, le volume publié par la Société historique de St-Boniface sur la paroisse de St-Malo en signale quelques-unes :

« Au mois d’août 1914, Mlle Marie Hébert, souffrant d’anémie, incapable de marcher, et d’une telle débilité que l’on craignait la paralysie des jambes, se fit apporter à la grotte par son père, M. Evariste Hébert. Dès la fin de la messe, un mieux sensible se déclara, et en peu de temps elle était complètement guérie. »

Ce sont les faits les plus marquants. Il y en a d’autres, comme Alice Elémond, Anna Desrosiers…

Il ne s’agit pas ici de guérisons étudiés par des commissions médicales ou approuvées par l’Église mais, elles soulignent tout de même, la condition souvent apportée par le Christ à ceux qui lui demandaient une faveur semblable : « Qu’il te soit fait comme tu as cru. »

La voyante de Lourdes, Bernadette Soubirous, devenue religieuse chez les Sœurs de Notre Dame de Nevers, y vécut toute sa brève vie de religieuse et y décéda en 1879 à l’âge de 35 ans.

Après plus de 40 ans on la retrouva parfaitement intacte et exempte de la corruption du tombeau. Son corps repose dans la chapelle de couvent dans une châsse semblable à celle que nous voyons derrière l’autel de cette chapelle.

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